Le chien régulateur est à la mode et c'est un mythe !
Il serait le chien qui permet de traiter les problème de comportement des autres chiens en 1 ou 2 séances ! Notamment en déshabituant la réactivité entre congénères ! Des éducateurs canins vantent leur intervention sur internet par des mises en scènes tonitruantes pour traiter les problèmes de comportement à des tarifs exorbitants à des maîtres désespérés.
Ne choisissez pas cette méthode pour désensibiliser votre chien à une réactivité sur des congénères mais privilégier celle de l'habituation progressive aux stimuli dans la zone de confort de votre chien.
Plusieurs raisons :
Le chien régulateur est excessivement rare :
Ce type de chien est très rare car ne peut venir que d'un chien avec une grande expérience relationnelle (y compris conflictuelle) et ne peut avoir un impact positif sur le chien en difficulté que s'il a le même gabarit et si le chien réactif n'a pas de problèmes de douleurs irritants son humeur ;
Le chien régulateur est confondu avec le harceleur :
Les chiens dits régulateurs ont appris généralement l'intimidation et harcèlent le chien à traiter qui doit rester attaché près de son maître sans pouvoir répondre. Au niveau comportemental, c'est la détresse acquise par inhibition. Le chien traité est obligé de "choisir" d'écraser son ancien comportement par la renonciation ce qui correspond au résultat d'une torture mentale. On a brisé mentalement le chien ; les "éducateurs" qui pratiquent cela mettent en scène cette pratique odieuse sur YouTube (méthode gun).
Un chien "modérateur et non régulateur" est d'abord un chien très équilibré, sachant communiquer avec d'autres chiens et capables de respecter leurs états émotionnels. Il est utilisé par un éducateur canin comportementaliste chevronné à un moment clé de la progression du chien difficile et de son maître :
La désensibilisation progressive utilisée avec un autre chien pour habituer le chien réactif demande du temps, de la patience et donne de bons résultats. La condition à respecter est de rester dans la zone de confort du chien réactif et donc de bien observer son attitude qui peut varier selon la distance, la durée, les mouvements du chien modérateur et aussi l'humeur du moment du chien (ils ont aussi des hauts et des bas). Le temps est nécessaire pour diminuer le comportement indésirable et cette progressivité ne correspond pas aux attentes de nombreux propriétaires de chien par désir de voir résolu rapidement le problème ou par les habitudes de vitesse de notre société de consommation actuelle : je paye, le problème est réglé d'un clic. Mais, le chien n'est pas un smartphone (heureusement) !
Le chien modérateur est donc avant tout un chien stable émotionnellement, très à l'écoute de son maître, avec une assurance et une prestance naturelle. Pour l'approche finale, il doit avoir le même gabarit du chien réactif en taille et poids. Une femelle stérilisée, de plus de 5 ans est, selon moi, l'idéal.
Personnellement, je viens travailler la gestion des émotions de chiens réactifs avec ma chienne de 11 ans, 28 kg, qui est capable s'il le faut de tourner le dos et s'asseoir devant un autre chien très excité qui aurait tendance à poser les pattes sur son dos, de décider de venir voir le chien directement ou après quelques minutes d'observation.
Elle m'assiste donc comme chien assistant et mes tarifs ne changent pas ! ☺️
Tchatcha : une chienne sûre d'elle en parfaite connexion avec moi. Quand elle a un doute, elle me sonde en regardant mon état émotionnel (tous les signaux posturaux que je vais émettre face à une situation donnée).
Gestion d'une jeune chienne Patou assez turbulente, après 10 minutes : les deux chiennes sont au calme par imitation. La berger des Pyrénées ne va plus aller de la séance sur le canapé qui est l'objectif de la séance. Ce bon comportement est bien sûr renforcé par un travail de conditionnement en éducation positive.
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